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Un cycle s’achève, l’autre s’ouvre. Le colza, jadis souverain des champs, s’est défait de son jaune — non par lassitude, mais par grâce. Comme s’il savait que son heure était passée, qu’il fallait laisser place. Et déjà, les corolles rouges du pavot s’ouvrent, insolentes et fragiles, dans le même souffle.
La terre ne pleure pas ses splendeurs d’hier ; elle les transforme. Rien ne disparaît, tout se transmet, se mue, s’incline pour que d’autres formes se redressent. Le jaune s’efface doucement, non sans élégance, et le rouge, téméraire, prend la relève. C’est une danse ancienne, et pourtant toujours neuve. Un passage de témoin entre deux éclats. L’œil qui sait voir devine dans ce mouvement discret une leçon d’harmonie : chaque fin porte sa promesse, chaque renoncement, sa floraison.
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AuteurLouis Mouchet, cinéaste très indépendant Archives
Juillet 2025
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